C’est le printemps ! Comment identifier et aider les oiseaux des jardins ?
Les oiseaux commencent à chanter… Comment les identifier ?
Les oiseaux des jardins : les écouter pour les reconnaître
Avez-vous remarqué le chant de l’accenteur mouchet ? Celui des mésanges bleues et charbonnières ? Des sitelles torchepot ? Dun pinson des arbres ? Reconnaître les chants est très utile pour identifier les oiseaux. En effet, plus les feuillages vont verdir les arbres et arbustes, plus il sera difficile de les observer !
Les mâles commencent à chanter pour marquer leur territoire et attirer les femelles. En effet, il faut distinguer les « chants » qui ne sont émis que par les mâles pendant la période de reproduction (printemps et été) des « cris » qui sont utilisés par les individus pour communiquer entre peux tout au long de l’année. Là encore, il existe différents types de cris, des cris « sociaux » et des cris « d’alerte » pour prévenir des dangers.
Il existe différents types de chants. Tout d’abord, les sons dits « simples ». Il s’agit de notes simples et d’un seul type de son. C’est le cas par exemple de celui de la Huppe fasciée (Upupa epops). Il existe également des chants simples constitués de deux types de sons. C’est le cas des pouillots véloces, de la Mésange charbonnière (Parus major) ou encore de la Sitelle torchepot (Sitta europaea).
Il existe également des chants composés caractéristiques des espèces, des « phrases » que les espèces répètent en boucle. C’est par exemple le cas du chant du Pinson des arbres (Fringilla coelebs) ou encore de l’Accenteur mouchet (Prunella modularis).
Certains autres chants sont encore plus complexes et il faudra de faire l’oreille et se fier au timbre et aux notes plus ou moins aigües des chants. Le chant du Rouge-gorge familier (Erithacus rubecula), un des rares qu’on peut entendre en hiver et en automne, est par exemple plutôt aigu, irrégulier, fluet. LeRossignol philomène (Luscinia megarhynchos) est par exemple plus bruyant (il chante parfois la nuit !) mais néanmoins mélodieux et composé de strophes variées alternant des trilles, des sifflements et des sons gloussants entre plusieurs pauses.
Envie de vous entraîner à reconnaitre les chants d’oiseaux ? La LPO Île-de-France a créé une Sonothèque permet d’écouter et de télécharger les chants des espèces les plus communes dans la région.
L’observation directe
Aux jumelles, il vous sera facile d’identifier les oiseaux nichant dans votre jardin. Vous pourrez même contribuer à la collecte de données sur les « Oiseaux des jardins » en participant à des programmes de sciences participatives coordonnés par le Muséum national d’Histoire naturel. Rendez-vous sur leur site internet où vous trouverez également de nombreuses ressources pour vous aider dans l’identification.
Comment aider les oiseaux pendant les périodes de reproduction ?
Leur fournir (ou ne pas supprimer) des matériauxpour la construction du nid
De nombreuses espèces d’oiseaux utilisent de la matière argileuse et du sable pour faire leur nid. C’est le cas, le plus connu des hirondelles. Mais d’autres espèces utilisent ce type de matériau : les sittelles (Sitta europaea) qui s’en servent pour réduire le diamètre de l’orifice donnant accès à leur nid, une cavité dans un tronc d’arbre ou encore la grive musicienne (Turdus philomelos) qui en tapisse le fond de son nid.
De nombreuses espèces utilisent également des poils, crins et autre fibre. N’hésitez donc pas à jeter dehors les poils de vos animaux de compagnie, ils trouveront sans doute preneur.
Installer des nichoirs
Certaines espèces nichent dans des cavités. Les nichoirs à oiseaux sont de bons systèmes permettant à des espèces ne trouvant plus ces cavités, notamment dans les bâtiments ou les vieux arbres, de trouver refuge le temps de la période de reproduction. Les nichoirs sont souvent efficaces pour éviter aux prédateurs comme les chats de décimer les nichées.
Il existe de nombreux modèles de nichoirs correspondant aux besoins des espèces. Ainsi, pour les martinets ou les hirondelles, il s’agira d’installer plusieurs nichoirs en dessous des toitures. Il faut bien veiller à installer plusieurs nichoirs, ces espèces vivant en colonies. Il est également conseillé de mettre des hauts-parleurs, imitant leur chant, pour les attirer afin qu’ils repèrent la cavité. En effet, les martinets comme les hirondelles sont très fidèles à leurs sites de nidification et ne vont prospecter de nouveaux sites que s’ils ont perdu celui de l’année précédente.
Pour les passereaux comme les mésanges, des petits nichoirs suffisent avec des orifices adaptés. Pour des rapaces comme les chouettes ou les faucons, il existe aussi des nichoirs avec des cavités plus larges.
Ne pas les déranger…. en arrêtant les tailles de buissons
Saviez-vous que toutes les espèces d’oiseaux en France étaient protégées, sauf celles qu’on peut chasser ? Mésanges, moineaux, pinsons des arbres, verdier, chardonnerets… A ce titre, il est interdit de détruire des nids, des individus, de les capturer… et de les déranger pendant les périodes de reproduction.
De nombreuses espèces nichent dans les buissons et arbustes. On y découvre souvent leurs nids à la fin de l’hiver. Pour éviter tout accident (destruction de nids, d’oisillons…), il est fortement recommandé de cesser la tonte des arbustes et haies entre le 1er avril et fin juillet.
Pour les agriculteurs, la taille des haies est même interdite du 1er avril au 31 juillet selon l’Arrêté du 24 avril 2015 relatif aux règles de bonnes conditions agricoles et environnementales.
Hortense SERRET