Chaque année en France, près de 6 millions de sapins viendront embellir les foyers en attendant la veillée de Noël. Mais quelles sont les implications pour la biodiversité et le climat, et comment réduire son empreinte écologique tout en profitant de la magie de Noël ? Voici quelques pistes pour faire des choix éclairés.
L’impact des sapins naturels
Les sapins naturels proviennent de plantations dédiées, représentant environ 6 000 hectares cultivés en France, principalement dans des régions comme le Morvan et la Bourgogne. Il faut 5 à 10 ans de culture pour la plupart des sapins qu’on trouve dans le commerce… pour ne les garder que quelques semaines.
Les cultures intensives et monospécifiques de l’épicéa, du Nordmann ou du douglas limitent la diversité végétale et animale, car elles ne permettent pas le développement d’autres espèces végétales qui pourraient nourrir ou abriter divers animaux. De plus, l’utilisation fréquente de pesticides, herbicides et engrais chimiques dans ces plantations dégrade les sols, pollue les eaux souterraines et perturbe les écosystèmes locaux. Ces pratiques affectent directement les insectes et les micro-organismes essentiels à la santé des sols, tout en réduisant les habitats pour la faune sauvage environnante. Enfin, les techniques intensives favorisent une homogénéité qui ne soutient pas la résilience écologique face aux maladies ou aux changements climatiques.
Plantation de sapin Nordmann Blue au Danemark (crédits ricochet64, IStock)
Des labels pour guider vers des choix plus respectueux de la biodiversité Pour limiter ces impacts, l’ADEME conseille de se référer à différents labels : Voici les labels recommandés par l’ADEME :
La certification Plante Bleue : rassemble des horticulteurs et pépiniéristes engagés dans une démarche de production respectueuse de l’environnement.
Le label MPS : évalue l’impact environnemental des productions, en prenant en compte les consommations d’engrais, d’énergie, d’eau, de produits de protections des récoltes (insecticide, fongicide, herbicide…), la consommation de CO2 de la production…
Le label Max Havelaar : garantit que la culture respecte les droits des travailleurs et que lors de la production les fertilisants et pesticides sont limités, la consommation d’eau est réduite et la biodiversité protégée.
AB : permet d’identifier les produits issus de l’Agriculture Biologique.
Les sapins artificiels « réutilisable », une fausse bonne idée ?
Fabriqués majoritairement en Asie à base de plastique dérivé du pétrole, les sapins artificiels ont une empreinte carbone élevée dès leur production et sont difficiles à recycler. Une étude comparant les impacts du cycle de vie a montré qu’il faudrait les garder au moins 20 ans pour compenser l’impact environnemental d’un sapin naturel utilisé une seule fois. En pratique, ces sapins sont souvent remplacés après 6 ans, ce qui en fait une option moins écologique que les sapins naturels.
Les solutions pour réduire l’impact environnemental
- Choisir un sapin naturel local et labellisé : Optez pour un sapin cultivé en France, labellisé bio ou issu de pratiques agricoles raisonnées.
- Privilégier les sapins en pot : Ces sapins peuvent être replantés après les fêtes, à condition de respecter leurs besoins (température, humidité) pour éviter leur dépérissement
- Explorer des alternatives créatives : Sapins en bois réutilisables, structures faites maison à partir de matériaux naturels ou recyclés (bois, liège, livres empilés), ou encore des sapins minimalistes en branches décorées
Les « Eco-Sapins » conçus par la société Ciel mon radis, une alternative esthétique et écoresponsable
Un guide pour un Noël plus écolo ?
L’ADEME a justement sorti un guide pour ceux qui se soucient de passer des fêtes permettant de concilier les enjeux festifs à ceux de la planète ! A retrouver ici : https://librairie.ademe.fr/ged/9204/guide-organiser-noel-plus-ecolo.pdf
Rédaction:
Hortense Serret
Responsable Biodiversité