Pourquoi et comment mettre en place une gestion écologique des espaces verts ?

Gestion « écologique » ou gestion « différentiée » ?
La gestion écologique des espaces verts regroupe un ensemble de pratiques qui visent à maximiser les intérêts des espaces verts pour la faune et la flore locale et à limiter les impacts négatifs des interventions sur l’environnement en général.
On entend souvent parler de « gestion différentiée ». La gestion différentiée consiste, comme son nom l’indique, à avoir « différents » types de gestion en fonction de différents types d’espaces verts qu’on définit au préalable. Ainsi on prévoira des tontes régulières et des fleurissements dans des espaces dédiés à l’esthétique comme des jardins à la française tandis qu’on ne prévoir qu’une fauche annelle dans des espaces dédiés à la préservation de la biodiversité.
La gestion différentiée est donc une manière de planifier la gestion des espaces verts mais ne veut pas dire pour autant que tous les critères de gestion « écologique » (comme la non-utilisation de produits phytosanitaires) seront mis en place. Ceci dit, la mise en place d’une gestion différentiée implique souvent la volonté des gestionnaires de mettre en place des pratiques plus vertueuses pour l’environnement.

Pourquoi mettre en place une gestion écologique des espaces verts ?
A l’échelle d’un territoire ou d’une ville, les espaces verts constituent des habitats favorables pour la faune et la flore locale et rendent les villes plus viables pour les citadins : rafraichissement de la ville, maitrise des eaux pluviales, contribution au bien-être physique et psychologique des citadins ou encore production de fruits et légumes.

La gestion écologique permet de renforcer les « services » rendus par les espaces verts, non seulement pour la biodiversité mais aussi pour le bien-être des usagers. En passant de tontes régulières à une ou deux fauches par an, on pourra recréer des habitats favorables pour de nombreux insectes comme les sauterelles ou les papillons et voir de nouvelles espèces végétales apparaître. En ne laissant pas de sol à nu grâce à des techniques de paillage, on limitera les besoins en eau et on contribuera à l’apport naturel au sol en éléments organiques. En utilisant des espèces indigènes pour les plantations, on limitera les pertes en végétaux (les espèces indigènes sont en effet plus adaptées) et on fournira aux espèces locales davantage de ressources en nourriture.

La gestion écologique vise à réduire les consommations d’énergie liées à l’entretien des espaces verts et de réduire les émissions de gaz à effet de serre. Il s’agira par exemple de remplacer du matériel consommant des énergies fossiles avec du matériel électrique, de mettre en place de l’éco-pâturage pour la gestion de grandes surfaces de prairies ou encore de remplacer des fleurissements d’espèces annuelles par des plantations de vivaces plus économes en eau et en entretien.

La gestion écologique permet de fédérer les équipes et de les engager dans une démarche de transition écologique. Les usagers sont de plus en plus sensibles aux causes environnementales et au changement climatique. Cette démarche permet aux gestionnaires de se positionner en tant que territoire ou entreprise consciente des enjeux et d’afficher leurs engagements à travers des actions concrètes et dont la pertinence scientifique est aujourd’hui incontestable.

Comment s’engager dans une démarche de gestion écologique des espaces verts ?
De nombreuses ressources sont aujourd’hui disponibles pour former les équipes à des pratiques plus vertueuses pour l’environnement. Plusieurs labels existent aujourd’hui :
o EcoJardin. Le label EcoJardin créé en 2012 par Plante & Cité est aujourd’hui un label de référence et un guide méthodologique visant à améliorer les pratiques en matière de gestion écologique des espaces verts (Le label EcoJardin, un référentiel et un guide pour la gestion écologique des espaces verts). Il s’applique à de nombreux types d’espaces végétalisés, jusqu’aux alignements d’arbres.
o Espace Végétal Ecologique. Porté par Ecocert, ce label a été créé en 2006.

D’une manière générale, les grands principes de gestion écologique sont les suivants, et il vous faudra les respecter pour espérer obtenir les prérequis pour la labellisation :
o Non utilisation de produits phytosanitaires
o Soin au sol (pas de sol à nu, amendements naturels, paillage, etc.)
o Economies d’eau et d’énergie
o Réduction des déchets verts
o Pratiques et aménagements favorisant la biodiversité
o Formation des équipes (seulement pout EcoJardin)

La mise en place d’une gestion écologique est aujourd’hui le meilleur moyen pour s’engager et fédérer les équipes autour d’un projet commun plus vertueux pour l’environnement.

Hortense SERRET