Propage, ou la chasse aux papillons pour la science

Il existe de nombreux programmes scientifiques ayant besoin de l’engagement des citoyens pour être menés à bien. Ce sont les sciences participatives !

A ce jour, de nombreux programmes de sciences participatives subsistent, permettant de rendre la science accessible à chaque citoyen, qui devient alors acteur en collectant des données exploitées par les scientifiques. Propage en fait partie.

Dans le parc d’activité d’Icade-Rungis, les sociétés Icade et CDC Biodiversité, le Muséum national d’Histoire naturelle et Sorbonne Université se sont associés pour proposer aux salariés une « Pause Nature ». Moment idéal pour participer à des programmes pour tenter d’identifier des hérissons, inventorier les insectes floricoles ou encore observer les oiseaux.

Dans le cadre de ce suivi, la société Verdiflor est en charge de réaliser également des observations sur la flore des prairies (programme Florilèges) et sur les papillons (Propage).

Propage est un suivi standardisé des papillons des espaces verts. L’objectif de ce suivi est d’évaluer les effets des pratiques de gestion sur la qualité écologique des prairies, et ainsi d’étudier la dynamique de l’évolution de ces milieux. Ce programme est dédié aux gestionnaires d’espaces verts qui souhaitent disposer d’un outil d’aide à la décision pour adapter leurs pratiques à la biodiversité.

Pourquoi les papillons ?

Les papillons de jour sont un groupe d’espèces particulièrement sensibles aux perturbations de leur milieu telles que l’artificialisation du sol par l’urbanisation, la fragmentation des habitats par l’agriculture, le réchauffement climatique ou encore les pratiques de gestion. Au niveau européen, l’abondance des papillons dépendant des prairies a diminué de 30 % en 25 ans ! De ce fait, il est possible d’évaluer la qualité d’un milieu, de le comparer à d’autres sites, et de suivre l’évolution de l’impact des pratiques au cours des années.

Comment ça marche ?

Un filet à papillon et une fiche terrain Propage, et la chasse peut commencer !

Le protocole consiste à dénombrer et identifier les papillons parmi les 38 espèces ou groupes d’espèces proposés en se déplaçant dans un espace vert pendant 10 minutes sur une distance d’environ 100 à 300 mètres. Le transect sera parcouru au même endroit chaque année et à la même vitesse. Les papillons seront relevés sur le terrain 3 fois par an entre juin et août.

Plusieurs outils sont fournis aux gestionnaires : un livret d’accompagnement au protocole, des fiches de terrain complétées d’un guide d’identification des papillons, disponibles ici et en version papier sur demande à propage@noe.org, et la possibilité de bénéficier d’une demi-journée de formation à la mise en place du protocole.

Un objectif commun : protéger la biodiversité 

Les scientifiques manquent cruellement de données sur l’impact des perturbations d’origine humaine sur les papillons de jours. Etant connu comme un groupe d’espèce sensible aux perturbations de son milieu, acquérir des données permettra de définir des bonnes pratiques de gestion afin d’améliorer la qualité écologique de son milieu, et donc de mieux protéger ce groupe d’espèces et la biodiversité de manière générale.

Et hop ! Une piéride attrapée

 

Les papillons du site d’Icade – Rungis 

Cette année, on a observé sur les différentes prairies du site principalement :

  • Des piérides blanches (genre Pieris)
  • Des colliers de corail (Aricia agestis)
  • Des azurés communs (Polyommatus icarus)
  • Des fadets communs (Coenonympha pamphilus)
  • Un demi-deuil (Melanargia galathea)
Le demi-deuil, espèce déterminante de ZNIEFF (Zone naturelle d’intérêt écologique faunistique et floristique)

Rédaction:
Hortense Serret
Responsable Biodiversité